Un salut particulier aux camarades de Montpellier, là où nous aurions du être réunis, et un grand merci alors que les aléas du contexte sanitaire les ont contraints à des adaptations renouvelées jusqu’à la décision du report en mai 2022. En dépit des conditions imposées par la persistance de l’épidémie, le SNES FSU réussit à tenir son Congrès, un congrès qui se déroulera selon des modalités particulières, sans aucun doute frustrantes tant pour la teneur des débats que pour tous les moments conviviaux, les discussions informelles qui accompagnent d’habitude ce moment important pour le SNES FSU. Nous avons été contraints de modifier le calendrier, l’organisation mais il était important de ne pas se laisser enfermer par le contexte anxiogène et les débats des congrès académiques l’ont montré, les conditions matérielles n’ont pas amoindri la vigueur de la réflexion et la volonté de se mobiliser pour nos métiers, un service public d’éducation.

Au terme de 4 ans de gouvernement d’E . Macron, d’une politique caractérisée à la fois par le libéralisme économique et l’autoritarisme d’un Président sûr de lui, marginalisant le syndicalisme, cherchant à imposer aux services publics critères et mode de gouvernance du privé, le projet de libéralisation et d’individualisation de la société s’est traduit par l’affaiblissement de toutes les protections collectives, des attaques sans précédent contre les retraites, la diminution des moyens des services publics, la marginalisation du paritarisme. Cela a cependant donné lieu à des batailles importantes et si le gouvernement a souvent choisi la répression et l’atteinte aux libertés comme réponses aux contestations, il n’a pu parfaire son remodelage de la société. Puis la pandémie et sa gestion erratique ont entravé son action , mis en avant les besoins essentiels d’une société, les inégalités, le fossé entre l’utilité sociale de nombreux métiers et la hauteur de leur rémunération métiers. Aujourd’hui les sondages montrent que les sujets qui préoccupent le plus la population touchent au pouvoir d’achat et à l’amélioration des services publics… avant les thématiques sécuritaires dont nous abreuvent membres du gouvernement et nombre de media.

Les fermetures de lits d’hôpitaux, l’absence de services publics dans certains territoires, la sous dotation des Universités, les suppressions de postes dans l’éducation, le sort dramatique réservé aux jeunes – la moitié des 9 millions de pauvres ont moins de 30 ans – la transition écologique sacrifiée sur l’autel des intérêts des grandes entreprises, les fondements de la protection sociale brutalement remis en cause, des retraités paupérisés…les conséquences sociales des politiques macronistes sont évidentes et ce sont les questions de justice sociale et environnementale les véritables enjeux de la période à venir. Nous ne pourrons traiter de toutes ces questions lors de ce Congrès mais les futures instances du SNES FSU, le Congrès de la fédération en janvier 2022 auront à travailler ces questions, d’autant plus cruciales que nous serons en année d’élections présidentielle et législatives.

Nous avons fait le choix pour ce congrès du SNES FSU de thématiques qui permettent d’aborder largement des préoccupations centrales pour notre activité , pour nos professions, le devenir du second degré, notre syndicat. La politique éducative du gouvernement s’est traduite par des réformes et mesures à rebours de ce que nous portons, un système éducatif plus à même de faire accéder tous les jeunes à une culture commune riche, appuyée sur la structuration en disciplines, l’acquisition de qualifications ouvrant sur des poursuites d’études, des personnels confortés dans leurs missions, revalorisés et en nombre suffisant. Or, le Ministre de l’éducation n’a eu de cesse de contourner la volonté des personnels, imposer une réforme du lycée et du baccalauréat adossée à Parcoursup qui aggrave les inégalités sociales, genrées et territoriales, ponctionner les emplois du second degré, donner aux Régions la main sur l’orientation, faire voter une loi dont le premier article traduit la volonté de museler les critiques.

Bien décidé à aller jusqu’au bout de son projet éducatif et réactionnaire, il entend poursuivre son entreprise en démantelant l’éducation prioritaire, transformer nos métiers pour soumettre les personnels aux hiérarchies , augmenter la charge de travail, individualiser les rémunérations. Le tout assorti de propos méprisants, de tentatives de jouer l’opinion contre les personnels, de sanctions à l’égard des récalcitrants. Pour être juste, il faut reconnaître qu’une de ses annonces est restée sans suite, je veux parler de la revalorisation « historique «  tant claironnée au début de son mandat. Je ne commenterai pas plus avant sa gestion de l’épidémie , ponctuée de mensonges sur les dangers encourus par personnels et élèves, assortie de protocoles changeants et contradictoires. La dernière séquence sur les examens n’a fait qu’illustrer une fois de plus le mépris pour personnels et élèves, la priorité donnée au maintien de ses lubies comme le grand oral, des décisions prises sans prise en compte des conditions de préparation pour collégiens comme lycéens.

Aujourd’hui, 17 mai est la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et les LGTIphobies et, contrairement aux engagements pris, le ministère remet à plus tard la publication du vademecum sur l’accueil des élèves trans à l’école.

Des renoncements, encore et toujours…

Dans ce contexte difficile, le Snes FSU a été là, il l’a été pour informer, donner les outils de défense aux personnels éreintés, inquiets pour eux et leurs élèves, écœurés par le traitement réservé par leur Ministre. Il l’a été dans les mobilisations ces dernières années sur les moyens, les salaires, les examens, la réforme des retraites et en particulier ces derniers mois aux cotés des AED et AESH se battant pour leurs salaires et des conditions de travail dignes, avec les établissements frappés par des dotations indigentes, en soutien aux collègues victimes de sanctions.


Il le sera dans les mois à venir, alors que le gouvernement entend faire payer aux salariés la dette contractée du fait de la pandémie, reprendre une réforme des retraites particulièrement dure pour les personnels de l’Education, sabrer dans les dépenses publiques. Pour inverser le cours des choses, il faudra concevoir des stratégies syndicales efficaces pour gagner, renforcer notre syndicat, convaincre chacun et chacune de l’intérêt de se syndiquer . Le second thème de ce congrès aura pour finalité d’essayer de tracer des pistes en ce sens, réfléchir à la façon d’impliquer davantage les personnels, enseignants, personnels de vie scolaire et d’orientation, titulaires comme contractuels .

En marginalisant le paritarisme, mesure centrale de la loi de transformation de la Fonction Publique, le gouvernement escompte nous affaiblir. Ce n’est pas nouveau et en son temps Allègre entendait déjà saper les fondements du paritarisme pour substituer à la transparence des opérations de gestion des carrières des pouvoirs élargis donnés aux hiérarchies locales et, dans le même temps, porter des coups au Snes, syndicat majoritaire du second degré .

Nos collègues ont continué à se tourner vers nous pour les représenter et défendre leurs intérêts face à l’administration, face au développement de l’arbitraire et des pressions.

Oui nous continuerons à faire ce travail , conjuguer ce qui est le cœur du paritarisme , allier défense individuelle et intérêt général. Mais nous devrons le faire en faisant évoluer les formes de cette défense , en renforçant ce qui est déjà notre marque de fabrique , un syndicalisme de la proximité , un syndicalisme de terrain , au plus proche des réalités quotidiennes des métiers, faisant vivre au sein des établissements ou des CIO le collectif. Nous aurons aussi à renforcer la visibilité de notre action, des champs de l’activité du Snes, notamment toute la réflexion sur les pratiques pédagogiques et les programmes disciplinaires, les combats en faveur de l’environnement, pour la place des femmes, pour les droits et libertés. Nous aurons aussi à travailler à favoriser l’implication de tous dans l’élaboration des revendications en créant les conditions du débat, sans peur des controverses ni des critiques.

C’est en étant les plus nombreux possible, en rassemblant nos professions que nous ferons avancer nos revendications, dans l’immédiat une rentrée scolaire sous le signe d’un véritable plan de relance pour l’éducation, un aménagement des contenus d’enseignement au terme de deux années scolaires bouleversées, des négociation spour une revalorisation salariale de tous les personnels.

Enfin, avec notre fédération, il nous faudra continuer à développer le travail en commun avec tous ceux, associations, organisations syndicales etc…qui ne se résignent pas à une démocratie réduite à choisir entre l’extrême droite et le tenant d’une société conçue sur le modèle de l’entreprise, dure aux faibles et complaisante pour les plus aisés. Le syndicalisme a des responsabilités particulièrement importantes dans une période ou trop de nos concitoyens, se sentant peu ou mal représentés, se laissent prendre au piège des discours fallacieux de l’extrême droite par désaffection vis à vis de politiques qui n’ont pas répondu à leurs besoins .

Le programme de ce congrès est riche et nous permettra de construire ensemble les mandats du Snes-FSU pour les prochaines semaines et les prochains mois. Et nous nous retrouverons l’année prochaine à Montpellier, où le S3 est déjà prêt à accueillir tous les militants. En attendant, très bons travaux à toutes et à tous !

Bienvenue sur le site du congrès de Paris 2021

Le congrès est un moment incontournable de la vie démocratique du Snes-FSU. Les modalités sont adaptées pour tenir compte de la crise sanitaire, mais un congrès aura bien lieu en 2021. Vous trouverez ici toutes les informations sur ce congrès : organisation, textes préparatoires, publications….. Des remarques, des questions ?
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